Découvrez la valle Aosta en Savoie


La Rosière, porte d’entrée de la Vallée d’Aoste
La Rosière, porte d’entrée de la Vallée d’Aoste
Nichée sur les hauteurs de la Tarentaise, La Rosière se présente comme l’une des portes d’entrée les plus pittoresques vers la région autonome de la Vallée d’Aoste en Italie. À la croisée des chemins entre la France et l’Italie, cette station offre un véritable voyage à travers l’histoire, la nature et les panoramas alpins.
Le Col du Petit-Saint-Bernard : carrefour d’histoire et de nature
À seulement 8 km de La Rosière, le Col du Petit-Saint-Bernard, perché à 2 188 mètres d’altitude, marque depuis 1860 la frontière officielle entre la France et l’Italie. Avant cette date, il ne s’agissait que d’une simple séparation entre provinces. Ce lieu emblématique, à la fois sauvage et profondément historique, constitue un passage mythique à travers les Alpes.
Une route d’altitude au cœur des Alpes
La route carrossable qui permet d’accéder au col a été aménagée en 1866. Il fallut toutefois attendre 1905 pour que la première automobile en franchisse les pentes. Chaque année, cette voie panoramique est fermée dès les premières neiges, généralement à la fin octobre, pour ne rouvrir qu’au début du mois de juin, lorsque les impressionnants murs de neige (parfois jusqu’à 8 mètres) ont fondu.
Vestiges préhistoriques : le mystère du Cromlech
Le col a de tout temps été traversé par l’homme. L’un des vestiges les plus fascinants reste le Cromlech, un cercle de petites pierres dressées. Daté approximativement du Ve siècle avant J.-C., il aurait pu être un lieu de culte ou de rassemblement entre les Ceutrons de Tarentaise et les Salasses du Val d’Aoste, deux peuples celto-ligures. Le mystère de son origine et de sa signification reste entier.
La Voie romaine : axe stratégique des Alpes
Après la soumission de ces tribus, les Romains établirent une voie de passage stratégique à travers le col, inaugurée sous l’empereur Auguste. Cette route reliait Milan à Vienne, via les Alpes, et figure sur la célèbre Table de Peutinger, un document antique recensant les grandes voies de l’Empire. Des légions, des convois de marchandises (sel, fromages, minerais, résine) l’ont empruntée pendant des siècles.
Sur la partie orientale du col, les Romains édifièrent une mansio (auberge-relais), un temple dont subsistent les fondations, ainsi qu’une colonne monolithique, dite colonne Joux, toujours visible devant l’actuel hôtel de Lancebranlette.
Cependant, avec l’essor du Col du Mont-Cenis, favorisé par Charlemagne pour les échanges avec la plaine du Pô, le Petit-Saint-Bernard perdit de son importance.
Saint Bernard des Alpes : fondateur et protecteur
Vers l’an mil, Bernard des Alpes arriva dans la région. Selon la tradition, il chassa les vestiges du paganisme laissés par les incursions successives des Lombards (VIIIe siècle) et des Sarrasins (Xe siècle). Il fonda un hospice destiné à secourir les voyageurs et les pèlerins, donnant ainsi son nom au col.
Comme pour son homologue plus élevé (2 400 m), le Grand-Saint-Bernard, sa mission fut de rendre les Alpes plus humaines.
L’Hospice du Petit-Saint-Bernard : entre foi, histoire et résilience
En 1170, Saint Pierre II de Tarentaise ordonna la reconstruction de l’Hospice, alors en ruines. Il fut placé sous l’autorité des chanoines réguliers de Saint-Gilles de Verrès (Aoste), tout en recevant le soutien matériel des communes de Séez, Montvalezan et La Thuile. En 1466, l’Hospice fut uni à celui du Grand-Saint-Bernard. Mais en 1752, sur ordre de Charles-Emmanuel III, il fut sécularisé et placé sous l’égide de l’Ordre de Saint-Maurice et de Saint-Lazare.
Il dépendit alors de l’archevêque de Moûtiers, qui devait choisir son recteur dans le diocèse d’Aoste.
Situé en plein sur la frontière fixée en 1860, l’Hospice a longtemps abrité les postes douaniers français et italiens. Malheureusement, il fut plusieurs fois incendié ou détruit, notamment par les troupes françaises pendant la Révolution et les combats de l’hiver 1944-1945, où il fut pris pour cible par l’artillerie, les Allemands y ayant trouvé refuge.
Aujourd’hui, entièrement restauré, il abrite un centre d’interprétation historique et touristique, un musée, un espace dédié à la météo, ainsi qu’un restaurant-bar-refuge.
Les chiens Saint-Bernard : gardiens du col
Nul ne sait précisément quand les moines confièrent à des chiens Saint-Bernard la garde de l’Hospice. Utilisés d’abord pour la défense, ces chiens robustes se révélèrent d’une aide précieuse pour retrouver les voyageurs égarés dans les tempêtes. Ils parcouraient seuls le plateau à la recherche de survivants. Les derniers ont quitté le col en 1940, lors de la déclaration de guerre.
La Chanousia : joyau botanique d’altitude
L’abbé Pierre Chanoux, figure marquante du col, passa 50 ans de sa vie (1859-1909) au service de l’Hospice. Humaniste, secouriste infatigable et passionné de botanique, il fonda en 1897 le jardin alpin de la Chanousia, regroupant plus de 4 000 espèces de fleurs de montagne.
Ce jardin est l’un des plus hauts d’Europe. Sa visite, particulièrement recommandée en août à l’apogée de la floraison, est un véritable moment d’émerveillement botanique.
Chapelle et statue de l’Abbé Chanoux
Conformément à ses dernières volontés, l’abbé Chanoux fut inhumé au col. Une chapelle funéraire fut érigée en 1913, accueillant aussi la dépouille de sa sœur. En 1964, une statue en son honneur fut installée à proximité, en hommage à son dévouement inlassable.
Statue de Saint Bernard
Sur la frontière historique, Chanoux fit également ériger une statue monumentale de Saint Bernard. En fonte recouverte de bronze, haute de 4,5 m, elle repose sur un piédestal de tuf de 12,5 m. Le dragon enchaîné à ses pieds symbolise la victoire du christianisme sur le paganisme. Initialement, Saint Bernard tendait l’index vers l’Italie dans un geste d’accueil, mais un obus italien en 1940 l’a amputé, donnant au monument une expression plus menaçante.
Le monument des Quatre Vents
En contrebas, Chanoux se fit bâtir une petite guérite en pierre, flanquée de quatre niches. Quelle que soit la direction du vent, il pouvait toujours y trouver un abri pour méditer.
La Seconde Guerre mondiale : un col meurtri
Les cicatrices de la Seconde Guerre mondiale sont encore visibles au col. Des blockhaus, barbelés et obstacles anti-chars ont été construits par les Italiens avant 1940. Durant l’hiver 1944-1945, l’Hospice fut gravement endommagé, et l’ancien hôtel de Lancebranlette, situé près de la statue de Saint Bernard, totalement détruit. En 1947, la frontière fut modifiée pour coïncider à nouveau avec la ligne de partage des eaux. Les bâtiments douaniers et l’hôtel furent alors reconstruits à leur emplacement actuel.
Randonnée coup de cœur : Lancebranlette
Parmi les randonnées incontournables, notre préférée reste l’ascension de Lancebranlette (2 936 m), une superbe boucle avec, en bonus, une halte rafraîchissante au Lac sans Fond lors de la descente. Tout là-haut, la vue est saisissante : une table d’orientation spectaculaire permet de contempler les sommets italiens, le Mont-Blanc, les 4 000 m suisses jusqu’au Massif des Écrins. Une randonnée idéale à programmer en fin de séjour, une fois bien acclimaté à l’altitude.
⚠️ À noter : depuis 2024, un passage délicat dans une zone schisteuse a été sécurisé avec des marches métalliques et une main courante. Ce passage peut poser problème aux enfants les plus jeunes ou aux chiens : certains passent sans difficulté, d’autres rebroussent chemin. Tout dépend de l’expérience et du caractère.
Escapade gourmande côté italien
Depuis nos chalets du Tyrol-Panoramic , laissez-vous glisser sur les pentes italiennes vers le charmant hameau du Riondet, où vous attend une halte savoureuse dans un chalet d’alpage typique. Au menu : polenta crémeuse, Fontina fondante, gibier mijoté… un vrai régal montagnard !
Ne manquez pas de faire une pause à La Thuile, traversée par les eaux impétueuses du glacier du Ruitor. Ici, dégustez une glace artisanale chez Chocolat ou découvrez les vins valdôtains et les spécialités du charcutier-fromager local.
Autres balades estivales immanquables
En été, en une courte marche de 45 minutes, vous pourrez rejoindre le lac d’Arpy, joyau alpin où se reflète majestueusement le Mont-Blanc, pour les solides, vous pouvez montez jusqu’au Lac de Pietra Rossa, plus intimiste.
Pour une pause rafraîchissante, direction les trois cascades du Ruitor, un spectacle naturel époustouflant qui ravira petits et grands. Pour les plus sportifs , on vous conseille de monter jusqu’au Lac du Glacier pour sortir de la forêt et admirer la vue sur le Mont-Blanc.







Plusieurs alternatives depuis la Vallée d’Aoste
En continuant votre route vers le bas vous pourrez :
- Découvrir Courmayeur, capitale de l’alpinisme, s’il fait beau osez la montée ultra rapide par le téléphérique Skyway jusqu’à la pointe helbronner 3462 m, une opportunité pour rejoindre l’Aiguille du Midi via un télécabine survolant les glaciers de la Vallée Blanche et les cordées d’alpinistes.
- Profitez des vallées mythiques qui font parties du tour du Mont-Blanc : Le Val Veny et son sanctuaire Notre Dame de Guerrison et le Val Ferret et ses célébres Refuges Bertone, Bonatti et Elena face aux Grandes Jorasses.
- Regagnez les vallées du Grand Paradis : Valgrisenche, Rhêmes Notre Dame, Valsavarenche et Cogne.
Ces vallées sont reliées par un sentier de trekking balisé (Alta Via) pour faire des tours de 2 à 4 jours entre les refuges de haute montagne ou hôtels de vallée qui assurent un service de transfert de bagages sur demande. Nombreuses randonnées faciles pour les petits randonneurs à la découverte de villages typiques perchés autour de l’église baroque, des troupeaux de vaches de la race Pie Noire et de belles cascades (ex: Cascade de Lilaz à Cogne) .
Pour rejoindre Aosta, empruntez sur la route nationale serpentant entre les vignobles et les villages, au pied d’une couronne de monts majestueux Mont Blanc, Grand Combin, La Grivola et le Grand Paradis. Passez par la cave d’Enfer ou la cave des Onzes Communes pour déguster le vin local.
Aosta vous surprendra par la richesse de son patrimoine avec des vestiges romains encore très bien conservés (l’amphithéâtre, le forum, arc de triomphe) et son histoire religieuse avec sa cathédrale et collégiale St Ours. L’ambiance de la rue piétonne est très sympa avec ses petits restaurants typiques pour y savourer une pizza et une bonne gelata !